Dire que j’apprécie et que j’admire Joni Harms, cette First Lady de la country music qui vit dans son ranch de l’Oregon (c’est une vraie cowgirl), serait encore peu dire. Et je garde comme autant de moments précieux nos longues discussions lors de ses différents passages en France. Comme on dit, that’s my kind of people.
En juillet de l’année dernière, elle a donné un concert en Irlande. Avec pour l’accompagner un groupe – plus que ça : une famille – irlandais, The Sheerin Family. Ce concert a donné lieu à l’enregistrement d’un CD live que l’on peut découvrir : From Oregon to Ireland. Avec un titre éponyme qui fait mon bonheur : s’il fallait encore expliquer et démontrer que toute la musique qu’on aime elle vient de là, elle vient d’Irlande, il suffirait de passer ce morceau.
Sur cet album, on retrouve nombre de chansons écrites par Joni Harms (avec Barbie Isham, Roger Murrah, Hobo Jim Varsos, Wood Newton, Pat McManus, Dan Tyler notamment), et, pour certaines, interprétées lors de ses passages au Grand Ole Opry.
Certaines sonnent presque comme des manifestes face à la country sirupeuse qui n’a d’ailleurs plus grand chose de country. Comme Here Comes The Country ou Let’s Put The Western Back In Country Music (“Remettez du western dans la country”).
D’autres racontent le vécu de cette élégante cowgirl qui n’oublie jamais, elle, que l’on parlait naguère de country and western music : Weakness For Cowboys, Two Steppin’ Texas Blue, Cowboy Up. Mais elle dit aussi sa complicité avec un de ses chiens qui l’accompagne quand elle s’occupe du bétail : Buddy and Me. Elle chante l’amour, bien sûr. Avec l’une des plus belles et des plus simples chansons que je connaisse sur ce thème : After All. Ou encore He’s More Than Your Eyes Can See, Love Won’t Get Nowhere If We Don’t Start Somewhere, We Work It Out.
Pour la connaître bien, on écoutera avec les yeux du cœur Harms Way et – encore plus personnel – Old Fashioned Girl. Elle chante sa foi dans That’s Faith et dans le superbe Joseph Built The Craddle, elle flirte avec le style cajun dans Louisiana Hot Sauce, elle salue le Texas avec West Texas Waltz et le Montana avec Blue Montana Moon.
Juste avant les rappels, elle termine généralement ses concerts par une déclaration d’amour au public chantée en acoustique, seule sur scène, I Want To Sing For You. Elle dit, pour cet album live, son bonheur d’avoir joué avec la Sheerin Family (huit personnes : sept hommes et une femme) : “Sans vous (et un peu d’aide du Bon Dieu), ce CD n’aurait pas été possible”. D’Oregon en Irlande, il y a des milliers de kilomètres. Mais l’amour efface les distances (comme on le sait au moins depuis les Judds : Love Can Built A Bridge).