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  • Une histoire derrière une chanson City Lights (Bill Anderson, 1958) par Alain Sanders

    Une histoire derrière une chanson City Lights (Bill Anderson, 1958)

     

    Quand il écrit City Lights, en 1958, Bill Anderson, alors DJ dans une radio locale de Commerce, Géorgie, a à peine 19 ans. Commerce, c’est une petite bourgade desservie par l’US Highway 441, à moins de 30 kilomètres d’Atlanta. A l’époque, il loge dans une chambre exiguë à l’Andrew Jackson Hotel, le seul bâtiment à trois étages de la ville (par la suite, cet hôtel sera, hélas, transformé en banque). Dans son autobiographie de 1989, intitulée Whispering Bill (“Bill le chuchoteur”, son surnom), il raconte qu’une nuit, crevant de chaud dans sa chambre, il est allé se réfugier avec sa guitare sur le toit de l’hôtel. Là, il va contempler les milliards d’étoiles au-dessus de sa tête et, plus bas, les rares lumières électriques (City Lights) de Commerce. Parmi lesquelles deux ou trois feux de circulation (“Et encore, écrit-il, ils ne fonctionnaient pas tout le temps”). Il n’empêche qu’il sera inspiré.

    A Nashville, Chet Atkins fit enregistrer le morceau à un chanteur aujourd’hui oublié, Dave Rich. Il eut son petit succès sur les radios country du Tennessee. Un jour, Ernest Tubb et Ray Price, en route pour leur club de golf, tombent sur la chanson qui passe sur l’autoradio. Ernest Tubb est emballé. Il va donc convaincre Ray Price de remettre à plus tard le single qu’il se prépare à enregistrer pour graver au plus vite City Lights. C’est une bonne idée.

    La version de Ray Price est numéro 1 des charts country à l’automne 1958. Elle restera au sommet pendant 13 semaines ! Par la suite, ils furent des centaines – je dis bien : des centaines – à l’enregistrer : Mel Tillis, Johnny Bush, Faron Young, Debbie Reynolds, Ivory Joe Hunter, etc. Le succès de City Lights va permettre à Bill Anderson d’être signé par Decca.

    Dans les années qui vont suivre, il va écrire plus de 30 Top Ten Hits pour Jim Reeves, Eddy Arnold, Kitty Wells, Connie Smith, David Allan Coe, Porter Wagoner, Jerry Lee Lewis, etc. On lui doit des standards comme Saginaw Michigan (pour Lefty Fritzell en 1964), Once A Day (pour Connie Smith en 1964 également), When Two Worlds Collide (pour Jim Reeves en 1969), The Lord Knows I’m A Drinkin’ Man (pour Cal Smith en 1973), Slippin’ Away (pour Jean Sheppard en 1973), I May Never Go To Heaven (pour Conway Twitty en 1979).

    En 1975, Mickey Gilley, le cousin de Jerry Lee, remettra City Lights au sommet des charts. Et, dans les années 90, Bill Anderson connaîtra un véritable revival quand Steve Wariner reprendra sa chanson, The Tip Of My Fingers (1992). En 1995, il écrit Which Bridge To Cross pour Vince Gill. En 1997, One Small Miracle pour Bryan White. En 1999, Whish You Were There pour Mark Wills. En 1999, il fait un come back remarqué avec Fine Wine, un album produit par Steve Wariner avec qui il cosigne Two Teardrops. Il a été reçu au Nashville Songwriters Hall Of Fame en 1975 et, dix ans plus tard, au Georgia Music Hall Of Fame.

    En 1975, sa ville natale, Commerce a inauguré un monument commémorant la création en ces lieux de City Lights. Bill Anderson dira : - Chaque matin, quand je me réveille, je remercie Ernest Tubb et Ray Price d’avoir enregistré City Lights. J’aime ma vie et j’ai été béni par une longue carrière puisque je suis toujours actif. Savez-vous qu’il y a, à Baltimore, un restaurant qui s’appelle City Lights, tout près de l’Inner Harbor ? D’une certaine manière, je suis resté le gamin de 19 ans qui a écrit cette chanson…

  • Alain Sanders parlant du disque "From Oregon to Ireland" de Joni Harms

    Dire que j’apprécie et que j’admire Joni Harms, cette First Lady de la country music qui vit dans son ranch de l’Oregon (c’est une vraie cowgirl), serait encore peu dire. Et je garde comme autant de moments précieux nos longues discussions lors de ses différents passages en France. Comme on dit, that’s my kind of people.

    En juillet de l’année dernière, elle a donné un concert en Irlande. Avec pour l’accompagner un groupe – plus que ça : une famille – irlandais, The Sheerin Family. Ce concert a donné lieu à l’enregistrement d’un CD live que l’on peut découvrir : From Oregon to Ireland. Avec un titre éponyme qui fait mon bonheur : s’il fallait encore expliquer et démontrer que toute la musique qu’on aime elle vient de là, elle vient d’Irlande, il suffirait de passer ce morceau.

    Sur cet album, on retrouve nombre de chansons écrites par Joni Harms (avec Barbie Isham, Roger Murrah, Hobo Jim Varsos, Wood Newton, Pat McManus, Dan Tyler notamment), et, pour certaines, interprétées lors de ses passages au Grand Ole Opry.

    Certaines sonnent presque comme des manifestes face à la country sirupeuse qui n’a d’ailleurs plus grand chose de country. Comme Here Comes The Country ou Let’s Put The Western Back In Country Music (“Remettez du western dans la country”).

    D’autres racontent le vécu de cette élégante cowgirl qui n’oublie jamais, elle, que l’on parlait naguère de country and western music : Weakness For Cowboys, Two Steppin’ Texas Blue, Cowboy Up. Mais elle dit aussi sa complicité avec un de ses chiens qui l’accompagne quand elle s’occupe du bétail : Buddy and Me. Elle chante l’amour, bien sûr. Avec l’une des plus belles et des plus simples chansons que je connaisse sur ce thème : After All. Ou encore He’s More Than Your Eyes Can See, Love Won’t Get Nowhere If We Don’t Start Somewhere, We Work It Out.

    Pour la connaître bien, on écoutera avec les yeux du cœur Harms Way et – encore plus personnel – Old Fashioned Girl. Elle chante sa foi dans That’s Faith et dans le superbe Joseph Built The Craddle, elle flirte avec le style cajun dans Louisiana Hot Sauce, elle salue le Texas avec West Texas Waltz et le Montana avec Blue Montana Moon.

    Juste avant les rappels, elle termine généralement ses concerts par une déclaration d’amour au public chantée en acoustique, seule sur scène, I Want To Sing For You. Elle dit, pour cet album live, son bonheur d’avoir joué avec la Sheerin Family (huit personnes : sept hommes et une femme) : “Sans vous (et un peu d’aide du Bon Dieu), ce CD n’aurait pas été possible”. D’Oregon en Irlande, il y a des milliers de kilomètres. Mais l’amour efface les distances (comme on le sait au moins depuis les Judds : Love Can Built A Bridge).

  • Idée de Lecture: Armand de La Rouërie L’"autre héros" des Deux Nations

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    Armand de La Rouërie L’"autre héros" des Deux Nations, Armand de La Rouërie a été un des héros de l’indépendance américaine (il est arrivé au secours des Insurgents trois mois avant La Fayette). Il a été, via l’Association bretonne fondée avec le comte de Noyan, l’inspirateur de la chouannerie. Il n’en reste pas moins méconnu, pour ne pas dire inconnu.

    En France. On nous dira : "Peut-être. Mais il a sa statue à Fougères." Ce à quoi nous répondons : "Certes. Mais elle a largement été payée par les Américains…" Car si La Rouërie n’est connu chez que par quelques happy few, il est très célèbre aux Etats-Unis.

    Au point qu’un jour, un de nos amis de Virginie, nous a dit : – Quand les troupes américaines sont arrivées en France en 1917, ce n’est pas La Fayette, nous voici ! qu’il fallait dire, mais La Rouërie, nous voilà ! Une chanson vendéenne disait naguère : "Le roi va ramener les fleurs de lys." Plus modestement, nous avons voulu, après quelques autres et avec quelques autres, faire (re)vivre la mémoire d’un homme hors du commun. Si nous avions un cinéma français digne de ce nom, il y a longtemps que deux ou trois films lui auraient été consacrés. Ses aventures, tant en Amérique qu’en France, auraient pu inspirer des cinéastes en quête de belles histoires.

     

    Mais ne pêchons pas contre l’Espérance… La Rouërie a suscité des fidélités indéfectibles. Celle du major Schaffner, son lieutenant en Amérique, venu se battre – et mourir – à ses côtés en France. Thérèse de Moëlien, sa cousine intrépide, guillotinée à Paris. Monsieur et Madame de La Guyomarais, eux aussi guillotinés pour l’avoir caché. Et dix, vingt, trente autres encore.

  • Les Couleurs de l'Homme en Noir

     

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    Si quelqu’un devait sortir la première biographie en français de Johnny Cash, ce devait être Alain Sanders. Eh bien, c’est chose faite ! Cela s’appelle « Les couleurs de l’homme en noir », publié dans l’excellente collection Go West aux éditions Atelier Fol’Fer.


    Au fait, savez vous pourquoi ce surnom et qu’il fût toujours vêtu de noir ? Oui ? Non ? Alors ce livre est pour vous, et si

    vous croyez peut être déjà bien connaître l’homme et l’artiste à travers ses chansons, les articles de presse spécialisée ou encore l’excellent film Walk The Line de James Mangold avec Joachim Phoenix dans le rôle de Johnny Cash et Reese Whiterspoon dans celui de June Carter (au sujet du film, je me souviens d’une conversation avec Alain qui me disait : « Oui, c’est un bon film, mais il y a quand même quelques erreurs...»

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  • Une vraie honky tonk attitude! par Alain Sanders

     

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    Israel David : Run Like the Wind





    Quand on aime la country, la vraie, pas celle que Nashville essaie de nous refourguer frauduleusement via des sirops country pop, il n’y a, pour l’heure, qu’une référence absolue : la scène texane. En voilà une preuve de plus avec un chanteur que je vous recommande chaudement : Israel David. Son album 10 titres, Run Like the Wind, est un véritable régal. Car ça c’est de la country, ça c’est notre musique, ça c’est my kind of people, ça c’est de la honky tonk attitude !



    Le seul énoncé des titres des chansons nous dit qu’on est dans la real thing : de You’ve Just Been Robbed By Jesse James (ce guérillero southerner qui volait les riches Yankees pour donner aux pauvres Sudistes) à Back in Waco en passant par l’emblématique I Ain’t Going If Ther Ain’t No Hank ("Je n’irai pas s’il n’y a pas du Hank Williams") qui sonne pour nous comme un credo.



    J’ai sous les yeux une photo où l’on peut voir, aux côtés d’Israel David, Jonathan Frizzell, David Frizzell, Kevin Stewart, Earl Owens, Levi Sanders et Ray Pennington. Dis-moi qui sont tes potes et je te dirai qui tu es. Avec des copains de ce calibre, Israel David n’a pas besoin d’autres cartes de visite : il est de la bande, il est du clan, il est des nôtres.



    A quelques semaines du Country Rendez-Vous de Craponne où les Texans, invités par Georges Carrier seront une fois de plus à l’honneur, on se régale à l’écoute d’Israel David qui, comme tous les vrais "grands", est d’une humilité exemplaire.



    Sur la jaquette de son album, il écrit : "Merci ! Et par où commencer ? Eh bien, je voudrais commencer par remercier tous ceux qui m’ont aidé à réaliser cet album, sans leur savoir-faire rien n’aurait été possible. J’aimerais aussi remercier ma femme, Beverly, et nos trois enfants, Levi, Hammer et Madeline, pour leur soutien et leurs encouragements."



    Et puis, comme dans une chanson country, où la famille est très souvent présente, il n’oublie pas de remercier sa maman : "Il y a une dame très spéciale à qui je veux dédier cet album, ma mère, Gerry Van Scioc, pour avoir cru en moi, pour m’avoir aidé et aimé tout au long de ces années. Elle m’a toujours fait repartir de l’avant quand j’en avais besoin et elle m’a toujours guidé dans la bonne direction."



    Oui, vraiment, my kind of people et une voix extraordinaire – avec ce twang d’anthologie sans lequel on est à la rigueur crooner, mais aucunement country – pour servir de solides chansons (nombre d’entre elles signées David Frizzell, d’ailleurs). Alors ne passez pas à côté d’Israel David et de son album : ce n’est que du bonheur.



    - BSW Records, PO Box 2297, Universal City, TX 78248, USA



    - bswr@att.net